(1926-2005)
éditeur, historien, administrateur,
co-fondateur de l'Association et des Éditions J.-P. Migne

Jean-Baptiste Dardel nous a quittés le 21 octobre 2005. Gérant des Éditions J.-P. Migne et Vice-Président de l'Association J.-P. Migne dont il était le co-fondateur, il a œuvré pendant des décennies, auprès du Père Hamman, à la parution de plus de cent livres, d'abord dans la collection "Ichtus-Lettres chrétiennes" aux Éditions de Paris à partir de 1957, puis chez Desclée de Brouwer et enfin aux Éditions J.-P. Migne où il a fait s'épanouir les collections "Les Pères dans la foi" et "Bibliothèque". Éditeur attentif au lectorat et à la qualité du livre, lecteur passionné des Pères, relecteur avisé des épreuves, gestionnaire prudent et efficace, il était dans le fond comme dans le détail le véritable responsable sans lequel rien peut-être n'aurait été possible.
L'Association et les Éditions J.-P. Migne veulent donc ici rendre un hommage plein de reconnaissance envers cet homme de culture, dont la mutiplicité des talents n'avait d'égale que la générosité, l'humour et la discrétion. Historien, éditeur, banquier, administrateur, il a conjugué de nombreux engagements dont un seul aurait suffi à remplir une vie.

Jean-Baptiste Dardel en conversation avec Henri-Irénée Dalmais, o.p., sans doute lors de la soirée de lancement de la collection Ichtus-Lettres chrétiennes, au Lutetia, fin 1957.

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Né le 21 juin 1926 à Gisors (Eure), il vit avec ses parents à Paris. Pensionnaire de l'École Bossuet, qu'il présidera ensuite de 1992 à sa mort, et élève du Lycée Louis-le-Grand à Paris, il passe avec succès son baccalauréat en juillet 1944. En novembre 1945 il obtient un Certificat d'études supérieures en histoire moderne et contemporaine, en juillet 1946 celui d'histoire économique, puis celui de sociologie. En juin 1947 il est licencié en droit. Élève titulaire de la Section des Sciences historiques et philologiques de l'École Pratique des Hautes Études, il obtient également le diplôme de l'Institut des Sciences Politiques de Paris.

De 1950 à 1952, il enseigne l'histoire économique à l'Institut des Hautes Études de Tunis. En 1955, en collaboration avec Slaheddine Chedli Klibi, il publie dans les Cahiers de Tunisie un article sur un travail et une expérience qui le marqueront durablement : "Un faubourg clandestin de Tunis: le Djebel Lahmar".

En vue d'une thèse sur l'histoire de l'édition en France, il entre chez Plon en 1952, où il est conseiller technique jusqu'en 1954. De 1954 à 1959, il est directeur littéraire des Éditions de Paris.
En 1958, il se marie avec Françoise Faraut ; deux enfants naissent de cette union : Frédéric, en 1959, puis Paul, en 1963 ; quatre petits-enfants naissent par la suite : Alexandre, Vincent, Valentine et Camille.

En 1959, il entre à la Banque de la Cité, dont il devient Président en 1967. Il occupe pendant plus de 30 ans diverses fonctions dans de nombreuses sociétés financières, dont la Société d'Études Financières et de Participation Routière S.E.FI.PA.R. (dont il est gérant à partir de 1960), la Société Financière Suisse et Française (dont il est Président en 1972), Scribe Finance (dont il est Président en 1982), la Société Industrielle de Viabilité - S.A. S.I.V.I.A. (dont il est administrateur à partir de 1970), la S.A. Agricole et Financière de Gestion AGRIFIGEST (dont il est administrateur à partir de 1984), la S.A. Union Financière et Industrielle de Participations - UNIFIPAR (dont il est administrateur à partir de 1983).

A partir de 1976, avec Jean Dupuis (Unigrains), il participe activement à une fondation d'aide au développement pour l'agriculture et l'élevage.

Bien que Parisien, il est très attaché à la Neuville Garnier (Oise), où il se rend très souvent. Il y est conseiller municipal pendant 36 ans, de 1965 à 2001 (il est Premier adjoint au maire en 1977). Son amour pour ce lieu et son histoire lui fait écrire notamment les "Chroniques d'un village du Thelle: La Neuville Garnier. Un général d'empire, ses habitants et leur église", dans le Bulletin n°19 du Groupe d'Étude des Monuments et Oeuvres d'art du Beauvaisis (GEMOB) paru en 1983.
Il était par ailleurs administrateur du diocèse de Beauvais.

En 2003, Mgr Patrick Chauvet lui remet la médaille de l'ordre pontifical de Saint Grégoire le Grand, dont il est fait Commandeur.

Nous nous associons au deuil de son épouse et de sa famille, vers lesquelles va toute notre sympathie.
Une messe en sa mémoire, dite par le Père J.-R. Armogathe, nous a réunis avec sa famille et ses amis le jeudi 17 novembre 2005 à 18h en l'église Saint-Philippe-du-Roule, 9 rue de Courcelles, 75008 Paris

Voici la prière qu'avec d'autres, il aimait à dire:

Père saint, notre espérance commune est d'être les artisans de cette unité pour laquelle ton Fils Jésus a donné sa vie sur la croix.

Tu nous as déjà donné ton Esprit; c'est lui qui nous unit à ton Fils et en lui qu'il nous donne de nous oublier comme lui, pour être comme lui de vrais témoins de ton amour, libres de toute peur.

Que ton règne vienne! Que ton Esprit porte en nous son fruit qui est charité, joie et paix; qu'il nous donne cette bonté qui rend patient et serviable, qu'il nous donne cette foi, cette douceur et cette humilité dont la mère de Jésus est le modèle, afin que nous soyons, comme elle, fidèles à notre vocation.

Garde nous, en ce monde, ouverts à ton Esprit, afin que nous demeurions à l'écoute de ta Parole, et que nous travaillions avec joie, dans tous les milieux où nous vivons, à accomplir la mission qui est la nôtre et que cette parole nous révèle.

Qu'ainsi nous soyons de vrais fils de ton Église qui contribuent à révéler au monde son vrai visage et à attirer vers elle tous les hommes, afin qu'ils trouvent en elle la source de la vérité et de la vie, afin qu'elle puisse leur communiquer cette source en leur annonçant ton Évangile et en les unissant dans ton eucharistie.

Qu'il en soit ainsi afin qu'en tous les hommes et dans toutes leurs communautés tu sois glorifié.
Amen.

(prière écrite par le Père Lacan, moine bénédictin de Hautecombe)